Ces femmes qui ont forgé l'histoire de l'aviation.

Publié le par Touring

Ces femmes qui ont forgé l'histoire de l'aviation.
Greatest Women in Aviation History Large
Les femmes qui ont forgé l’histoire de l’aviation

Les femmes ont depuis toujours joué un rôle majeur dans l’histoire de l’aviation. À l’occasion de la journée de la femme le 8 mars, ACS* les célèbre avec les portraits de ces figures emblématiques du secteur parfois restées dans l’ombre de leurs collaborateurs.

 

Katharine Wright (Haskell), 1874 - 1929

Profession : Enseignante

Célèbre pour : Le soutien qu’elle a apporté aux frères Wright

Katharine Wright
Katharine Wright

Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, mais Wilbur et Orville Wright avaient une sœur qui a joué un rôle suffisamment important dans leur épopée pour que Wilbur ait déclaré : « Si le monde devait un jour se rappeler de nous pour notre contribution à l’aviation, il devra aussi se souvenir de notre sœur ». Cela n’a malheureusement pas été le cas, ou en partie seulement, son influence sur leur aventure est cependant assez bien documentée. Diplômée de l’Oberlin College en 1898, Katharine s’occupait de la famille Wright et de ses finances pendant que Wilbur et Orville parcouraient le monde à la recherche de fonds et de partenaires. Elle était très proche de ses frères et ils s’écrivaient régulièrement.

C’est elle qui, en 1908, a quitté son travail pour rester au chevet d’Orville pendant ses sept semaines de convalescence après un accident d’avion lors d’une démonstration. En 1909, Wilbur lui demande d’accompagner Orville pour son voyage en France. Elle séduit aussitôt la presse française par sa personnalité attachante et extravertie, deux qualités qui manquaient à ses frères connus pour leur timidité. Les journaux français étaient fascinés parce ce qu’ils considéraient comme le « côté humain » des Wright. Elle a plus tard assumé les responsabilités financières de la Wright Company et s’est vue décerner la Légion d’honneur en même temps que ses frères.

 

Emma Lilian Todd, 1865 -1937

Profession : Inventrice

Célèbre pour : Être la première femme inventrice de l’histoire de l’aviation

Emma Lilian Todd
Emma Lilian Todd

Influencée par les aéroplanes qu’elle avait observés lors d’un voyage à Londres, c’est aux alentours de 1903 qu’Emma commence à dessiner des avions. Avant de prendre sa retraite, elle a la chance de voir s’envoler le dernier avion dessiné par ses soins, avec aux commandes le pilote d’essai Didier Masson, elle-même s’étant vu refuser son brevet malgré ses nombreuses tentatives.

Emma décroche son premier emploi au bureau du Gouverneur de Pennsylvanie, ce qui en fait peut-être l’une des premières femmes à occuper un tel poste aux États-Unis. Son travail dans le domaine de l’aviation est rapidement remarqué lorsqu’elle présente ses premiers dessins lors d’un salon aérien au Madison Square Garden. La philanthrope Olivia Stage apprécie son travail et devient sa mécène en lui octroyant 7 000 dollars pour concevoir et construire son propre appareil. Outre ses inventions dans le domaine de l’aviation, elle est à l’origine du premier aéroclub junior des États-Unis, en 1908, et a créé et breveté – selon une ancienne édition du New York Times – un buffet avec table pliante, un canon de midi solaire, un cadran solaire unique et une harpe éolienne à accrocher dans un arbre.

 

Therese Peltier, 1873 - 1926

Profession : Sculptrice et aviatrice

Célèbre pour : Être la première femme à avoir piloté un avion

Therese Peltier
Therese Peltier

La légende de Thérèse Peltier commence par un malentendu, les journaux de l’époque l’ayant d’abord désignée comme la première femme ayant été passagère à bord d’un aéroplane, ce qui s’est révélé être une erreur. En fait, la première passagère d’un avion a été Mlle. P. Van Pottelsberghe, une Belge qui avait accompagné peu de temps auparavant le pilote Henri Farman. Thérèse Peltier avait quant à elle d’autres ambitions. Depuis qu’elle avait accompagné l’aviateur Léon Delagrange, elle rêvait en effet de devenir la première femme de l’histoire à piloter seule un aéroplane motorisé plus lourd que l’air.

Comme à cette époque les cours de pilotage étaient inexistants, c’est en observant Léon Delagrange qu’elle a presque tout appris. Si les avions de l’époque n’étaient pas aussi intuitifs ni fiables que les appareils d’aujourd’hui, Thérèse Peltier a néanmoins réussi l’exploit de voler sans incident sur 200 mètres à une hauteur de 2,5 mètres à bord du biplan Voisin de Léon Delagrange. La mort de ce dernier dans un accident d’avion en 1910 la bouleverse au point qu’elle ne pilotera plus jamais. À une époque où le slogan sexiste « les femmes ne savent pas conduire » était presque institutionnel, Thérèse Peltier a montré au monde entier qu’une femme pouvait piloter un avion aussi bien qu’un homme.

 

Raymonde de Laroche, 1882 - 1919

Profession : Aviatrice

Célèbre pour : Être la première femme à recevoir un brevet de pilote

Raymonde de Laroche
Raymonde de Laroche

Élisa Deroche – également appelée « Baronne Raymonde de Laroche » – ne tient pas son pseudonyme d’un quelconque titre de noblesse puisqu’elle était en fait la fille d’un plombier. Inutile de dire qu’au grand dam de son père, elle a préféré se lancer dans une carrière d’actrice, malgré un goût prononcé pour la mécanique. Elle rencontre alors Léon Delagrange et assiste en 1908 à l’exposition parisienne où les frères Wright se font connaître dans le monde entier. Prise de passion parce ce qu’elle y découvre sur le monde de l’aviation, elle décide de suivre les cours dispensés à l’école de pilotage de Charles Voisin.

Le Royal Aero Club britannique note alors dans son bulletin : « Encore un espace dont certains pensaient que les hommes voudraient à tout prix conserver l’exclusivité, ou tout au moins le plus longtemps possible, qui a été envahi par le sexe faible ». Après avoir piloté avec succès un biplan Voisin, la Baronne de Laroche devient la première femme officiellement « aviatrice » au monde lorsque, le 8 mars 1910, l’Aéro-club de France lui remet le brevet nº 36 de la Fédération aéronautique internationale. Ingénieure aéronautique de talent, elle deviendra par la suite pilote d’essai mais trouvera la mort dans un tragique accident d’avion en 1919. Une statue a été érigée en son hommage à l'aéroport de Paris-Le Bourget.

 

Phoebe Fairgrave Omlie, 1902 - 1975

Profession : Mécanicienne aéronautique>

Célèbre pour : Être la première mécanicienne aéronautique au monde, et ce n’est pas tout...

Phoebe Fairgrave Omlie
Phoebe Fairgrave Omlie

Phoebe Jane Fairgrave est sans doute l’une des figures les plus remarquables et pourtant les plus méconnues du monde de l’aéronautique en particulier, et de l’avancement professionnel des femmes en général. Pour Eleanor Roosevelt, elle était à l’époque l’une des « onze femmes dont les réalisations permettent de dire sans se tromper que le monde est en train de progresser ». Phoebe étudie à la Madison School and Mechanic Arts High School où elle obtient son diplôme en 1920. C’est lors d’une visite du président Woodrow Wilson dans sa ville, à l’occasion de laquelle un meeting aérien est organisé, qu’elle se prend de passion pour l’aéronautique. En insistant auprès d’un directeur d’aéroport, elle obtient finalement de pouvoir accompagner un pilote. Malgré toutes les acrobaties et tous les efforts de ce dernier pour la rendre malade et la démotiver, il ne fait que renforcer sa détermination.

Avant même d’avoir 20 ans, elle commence elle-même à faire de l’acrobatie aérienne, comme sortir en vol du cockpit ou sauter en parachute. Elle établit d’ailleurs le record de saut en parachute pour une femme avec un saut à 4 600 mètres, ce qui lui vaut d’être embauchée sur la série américaine « The Perils of Pauline » en tant que cascadeuse aérienne. Elle établit deux nouveaux records en 1927, en devenant la première mécanicienne aérienne au monde et la première femme à obtenir un brevet de pilote de ligne. Quelques temps après, le président Roosevelt la nomme « Conseillère spéciale en renseignement aérien » auprès du National Advisory Committee for Aeronautics, ce qui en fait la première femme à occuper un poste dans l’administration fédérale américaine de l’aviation (FAA).

Lorsque les Etats-unis entrent en guerre en 1941, elle créé 66 écoles dans 46 États pour satisfaire à la demande croissante de pilotes, y compris des écoles avec des femmes pour instructrices. Concernant ces dernières, elle déclarera que « si des femmes peuvent apprendre aux hommes à marcher, elles peuvent leur apprendre à piloter ». Elle meurt en 1975 dans des circonstances malheureuses et est enterrée aux côtés de son mari. La tour de contrôle de l’Aéroport international de Memphis lui a été dédiée.

 

Amy Johnson, 1903 - 1941

Profession : Aviatrice

Célèbre pour : Être la première femme à avoir rallié l’Australie depuis l’Angleterre, et ce n’est pas tout...

Amy Johnson
Amy Johnson

Égérie de l’aviation britannique au destin tragique, Amy Johnson reste la plus célèbre aviatrice de Grande-Bretagne. Née dans le Yorkshire, Amy fait des études d’économie avant d’entrer comme secrétaire dans un cabinet d’avocat londonien. Alors qu’au départ les avions n’étaient pour elle qu’un hobby, elle obtient son brevet de pilote en 1929 avec comme instructeur le capitaine Valentine Baker et devient la première femme à obtenir le niveau « C » de la licence de technicien au sol. En 1930, décidée à établir un nouveau record en rejoignant l’Australie depuis l’Angleterre, elle essaie en vain de réunir les fonds nécessaires à son expédition. Son père, un baron du pétrole, lui fait alors don de 600 livres sterling pour qu’elle puisse s’acheter un petit biplace de tourisme et d’entraînement.

Elle part de Croydon le 5 mai 1930 et arrive à Darwin le 24 mai, après avoir parcouru près de 17 700 kilomètres. Elle établit ensuite le record d’Angleterre à Cape Town et, en 1934, participe à une course aérienne entre l’Angleterre et l’Australie avec son mari, au cours de laquelle ils battent le record de vol sans escale jusqu’en Inde. Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, Amy rejoint le Service auxiliaire de transport aérien en tant que premier officier. En 1941, dans des circonstances encore mystérieuses, elle est abattue par des tirs de la DCA britannique. Retrouvée en vie par le HMS Haslemere, les conditions difficiles ne permettront pas de la ramener à bord et un membre d’équipage perdra la vie en essayant de la sauver.

 

Amelia Earhart, 1897 – 1939 (déclarée morte)

Profession : Aviatrice

Célèbre pour : Être la première femme à avoir traversé l’Atlantique en solo, et ce n’est pas tout...

Amelia Earhart
Amelia Earhart

Sans aucun doute la femme pilote la plus célèbre de l’histoire de l’aviation, Amelia Earhart nait en 1897 à Atchison, au Kansas. Considérée comme un garçon manqué et connue pour sa forte personnalité, elle voit son premier avion (l’un des premiers modèles des frères Wright) lors de la foire de l’Iowa. Elle change d’école et d’orientation plusieurs fois avant de faire son premier vol et d’avoir une révélation. Comme elle le dira elle-même plus tard, « j’ai su que je devais voler ». Elle travaille alors dur et, avec le soutien financier de sa mère, elle arrive à payer ses cours de pilote et à s’acheter son propre appareil. Une fois son brevet en poche, elle établit un nouveau record d’altitude pour une femme à 4 260 mètres.

En 1928, elle participe à une traversée historique de l’Atlantique, ce qui en fait la première femme à réussir cet exploit. Bien qu’elle n’ait été que la navigatrice, elle est reçue comme une héroïne aux États-Unis et se voit même invitée par le président Coolidge à la Maison Blanche. Loin toutefois d’être satisfaite de son rôle de navigatrice, elle décide de réitérer son exploit en tant que pilote. À l’instar de Charles Lindbergh, elle s’embarque pour un vol périlleux depuis Terre-Neuve qui devra malheureusement s’arrêter en Irlande du Nord à cause de problèmes techniques et du mauvais temps. Unanimement saluée pour son exploit, elle est la seconde personne à effectuer cette traversée et reçoit la Distinguished Flying Cross, décernée pour acte héroïque ou accomplissement extraordinaire réalisé en vol.

Désormais au faîte de sa célébrité, elle décide d’aller encore plus loin en devenant la première femme à effectuer un vol autour du monde. L’aventure se termine toutefois de façon tragique en 1937, lorsqu’Amélia et son navigateur Fred Noonan disparaissent au-dessus du Pacifique alors qu’ils se rendaient sur l’île Howland. Le premier vol autour du monde effectué par une femme sera réussi par Geraldine Mock en 1964.

 

Valentina Tereshkova, 1937 -

Profession : Cosmonaute, pilote et femme politique

Célèbre pour : Être la première femme dans l’espace

Valentina Tereshkova
Valentina Tereshkova

Née à Bolshoye Maslennikovo, un village de l’ouest de la Russie. Valentina Terechkova est devenue en 1963 la première femme à aller dans l’espace. Intéressée très jeune par le parachutisme, Valentina effectue très tôt son premier saut. En 1961, elle devient secrétaire de la Ligue des jeunes communistes locale avant de rejoindre plus tard le Parti communiste de l’Union soviétique. L’année suivante, elle postule à un programme spatial visant à envoyer une femme dans l’espace et est choisie parmi plus de 400 candidates. Après un entraînement des plus rigoureux, elle est envoyée dans l’espace le 16 juin 1963 à bord de Vostok 6. Durant le lancement, elle aurait déclaré : « Hé toi le ciel, enlève ton chapeau. J’arrive ! ».

Elle fera 48 orbites autour de la terre (plus que n’importe quel homme dans l’espace avant elle) en trois jours à peine. Pendant son séjour dans l’espace, elle communique avec le Secrétaire général du parti communiste soviétique, Nikita Khrouchtchev, qui lui déclare : « Valentina, je suis ravi et très fier qu’une jeune Soviétique soit la première femme à aller dans l’espace et à manœuvrer un appareil aussi moderne ». À son retour, Valentina obtient son diplôme avec mention à l’académie militaire aéronautique Joukovski en 1969 et devient une femme pilote accomplie et une importante figure politique du pays. Elle porte la flamme olympique lors des Jeux d’été de 2008 et reçoit le Prix d’honneur de la fondation allemande Eduard Rhein en 2007. Elle s’est depuis retirée de la vie politique et militaire avec le grade de Major général de l’Armée de l’air soviétique, mais aurait dit à Vladimir Poutine qu’elle aimerait quand même voyager un jour sur Mars.

 

* Source Air Charter service 2018

Une immense championne que l'on ne présente plus... Catherine Maunoury, (à gauche) championne du monde de voltige aérienne

Une immense championne que l'on ne présente plus... Catherine Maunoury, (à gauche) championne du monde de voltige aérienne

 

Les femmes pionnières de la conquête de l’air**

 

Les femmes ont été présentes dès le début de la conquête de l’air et de l’espace, contribuant à l’essor de l’aviation et ouvrant ainsi la voie à de futures carrières féminines. Ouvrons notre série consacrée aux femmes et à l'aviation par un premier épisode sur les pionnières oubliées.

Héroïnes souvent oubliées de l’histoire, elles n’ont pas toujours été reconnues à leur juste valeur et leurs prouesses sont parfois méconnues. Elles ont pourtant réussi à s’imposer professionnellement là où les hommes ne les attendaient pas toujours.
           

Trois marquises en montgolfière

En 1783, quelques mois après la première ascension humaine en montgolfière, trois marquises, accompagnées de Pilâtre de Rozier, s’élèvent en ballon au-dessus de Paris, démontrant ainsi que la constitution physique des nobles dames résistait aussi bien à l’altitude que celle des animaux ou des hommes.  En 1784, la lyonnaise Elisabeth Tible (parfois écrit "Thible"), malgré l’interdiction du roi Louis XVI qui estime que seuls les nobles pouvaient s’élever dans le ciel, réussit à s’envoler en ballon à 3 500 mètres, parcourant 3 kilomètres en présence du roi de Suède, invité pour l’occasion.
Au fil des ans, des aéronautes vont se manifester : Sophie Armant, (mariée à Pierre Blanchard qui effectua la première traversée de la Manche en 1785) devient aéronaute professionnelle sous Napoléon Ier et effectue les premiers essais de vol de nuit.
On peut aussi évoquer les sauts en parachute de Jeanne Labrosse et d’Elisa Garnerin, respectivement en 1797 et 1822, exigeant courage et résistance physique de celles qui appartenaient au sexe dit "faible".

Aida de Acosta, jeune cubaine résidant à Paris ose piloter en 1903 un dirigeable de Santos Dumont. En 1919, Gaby de Morlaix est brevetée pilote de dirigeable, avant de se lancer dans la vie artistique sous le nom de Gaby Morlay.
Les femmes accompagnent aussi l’émergence des plus lourds que l’air. Ainsi quelques mois après les exploits de Santos Dumont, Henri Farman et Louis Blériot, trois femmes obtiennent officiellement le brevet de pilote-aviateur en 1910 : Elise Deroche, dite la baronne de Laroche, Marie Marvingt et Marthe Niel.

Des amazones de l’air instruites et passionnées

Elise Deroche (brevetée numéro 36) est officiellement la première femme aviatrice. Artiste, belle et élégante, après s’être initiée au vol en ballon elle se spécialise comme pilote de démonstrations aériennes. Marie Marvingt, sportive de haut niveau, femme de lettres, ne cessera de voler durant sa longue vie, en ballon, avion, hydravion et même hélicoptère. Durant la guerre de 1914, elle est à l’origine de l’aviation sanitaire.

L’aviation, à cette époque est une activité sportive, spectaculaire mais dangereuse, nécessitant courage et maîtrise de soi. Ces amazones de l’air, bien nées, instruites, ayant du caractère, mais écartées à l’époque de la plupart des métiers, qui restent réservés aux hommes, s’engouffrent avec passion et compétence dans cette activité nouvelle, non encore normée, leur permettant de s’affirmer et de se faire un nom.
L’aviation civile prend son essor après la Grande Guerre, se démocratise et se professionnalise. Une nouvelle génération d’aviatrices apparaît, dont le but n’est plus de se faire un nom, mais d’assouvir une passion et d’exercer un métier.
Adrienne Bolland, brevetée pilote en 1920, est embauchée par l’avionneur René Caudron pour essayer ses avions et comme pilote de démonstration.
En mission en Amérique du Sud, elle réussit le 1er avril 1921 à franchir la cordillère des Andes (4200 mètres), dix ans avant Mermoz et Guillaumet. Elle remporte aussi plusieurs records, s’affirmant par ses compétences face à ses collègues masculins.

Maryse Hilsz (parfois écrit Hilz), pilote de transport public, accomplit des raids et des vols d’exploration à destination de Saigon, Tananarive, Tokyo… Dans les années 1930, à la même époque, les pilotes de l’Aéropostale volaient en Amérique du sud, mais les exploits de Maryse Hilsz seront moins médiatisés. Néanmoins, elle établit de nombreux records, dont celui de la distance seule à bord en 1931.
Maryse Bastié, pilote de démonstration des avions Potez, est quant à elle détentrice de nombreux records de distance et de durée de vol (38 heures en 1930, battant ainsi le record mondial, hommes et femmes confondus). Elle crée une école de pilotage à Orly. Après avoir été résistante durant la guerre, elle devient pilote militaire en 1944.

A la même époque, Hélène Boucher, surnommée "la grande mademoiselle de l’air", devient une virtuose de l’acrobatie aérienne et des courses de vitesse où elle représente la maison Caudron-Renault et ses avions de compétition. Elle remporte le record de vitesse toutes catégories en 1934, surclassant ses concurrents masculins.

Les aînées ont ouvert la voie

Bien d’autres noms d’aviatrices françaises et étrangères ont marqué l’histoire aéronautique : Léna Bernstein, Madeleine Charnaux, Amélia Erhart, Amy Jonhson (1929, première femme brevetée mécanicien sol en Angleterre puis pilote), Elisabeth Boselli (première Française macaronée pilote de chasse en 1946), Jacqueline Auriol…

Les femmes continuent à s’affirmer dans le monde de l’aviation. Les métiers de l’aéronautique civile et militaire s’ouvrent progressivement. Une victoire pour toutes celles qui ont dû lutter dès le début de la conquête de l’air et de l’espace.

Bernard Pourchet

 
Pour aller plus loin...
- La mode chez les aviatrices – La revue aérienne, n° 82, 10 mars 1912, p. 125 à p. 128.
- Les femmes dans l’AéronautiqueLa revue aérienne, n°92, 10 août 1912, p. 421 à p. 425.
- Les débuts d’une AéronauteLa Vie au Grand Air, n° 66, 17 décembre 1899, p. 161 à 162.
- Mon vol le plus émouvant, Marie MarvingtLa Vie au Grand Air, n° 638, 10 décembre 1910, p. 897.
- Pour la coupe FeminaLa Vie au Grand Air, n° 675, 26 août 1911, p. 570.
- Les parachutes au début de l’aérostationLa Revue Aérienne, n° 121, 25 octobre 1913, p. 573 à 576.
- Seule avec le cielAviation Française, n° 20, 20 juin 1945, p. 7.
- Il y a 9 ans Maryse Bastié vengeait MermozAviation Française, n° 47, 26 décembre 1945, p. 6.
- Adrienne Bolland, un garçon manquéAviation Française, n° 61, 3 avril 1946, p. 6.
- Andrée Dupeyron, Marie MarvingtAviation Française, n° 66, 8 mai 1946, p. 8-9.
- La femme et l’avionÉchos de l’air, n° 1, mars 1947, p. 11.
- Comment je suis montée à 5 500 mètresAviation Française, n° 162, 28 avril 1948, p. 8.
- Une femme survole la Cordillère des AndesConcorde, n° 290, 6 avril 2011, p. 5.

https://gallica.bnf.fr/html/sites/default/files/airfrance_0.png
  • Bernard Pourchet

    Bernard Pourchet est ingénieur. Il débute sa carrière à Sud Aviation Toulouse (prototype Concorde), il rejoint ensuite Air France où il sera responsables d’organismes (Entretien Avion, Commissariat Aérien, …) et Directeur de la Postale de nuit.
    Aujourd’hui à la retraite, il se consacre à l’aspect historique de sa passion ; il est vice-président de l’association Musée Air France, membre de l’Académie de l’Air et de l’Espace et de l’Aéro-club de France.
    Il écrit des articles ou chroniques aéronautiques et participe à des projets de sauvegarde du patrimoine Aviation.

 

**Source BNF Gallica

Valérie André est une aviatrice, général et médecin français, combattante de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, médecin et pilote dans la ligne de front pendant les guerres en Indochine et en Algérie, auteure de deux livres autobiographiques. Wikipédia Date et lieu de naissance : 21 avril 1922 (Âge: 96 ans), Strasbourg Force armée : Armée de terre Allégeance : France Récompenses : Ordre national de la Légion d'honneur,

Valérie André est une aviatrice, général et médecin français, combattante de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, médecin et pilote dans la ligne de front pendant les guerres en Indochine et en Algérie, auteure de deux livres autobiographiques. Wikipédia Date et lieu de naissance : 21 avril 1922 (Âge: 96 ans), Strasbourg Force armée : Armée de terre Allégeance : France Récompenses : Ordre national de la Légion d'honneur,

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